Demain, 150 isséens vont partir en Grande Bretagne tous frais payés par la Ville d'Issy. Ce "voyage d'études" est une première qui pose bien des questions au regard du bon usage des deniers publics.

La consultation organisée sur Internet laissait moins d'une semaine pour déposer sa candidature, jusqu'au 15 février. Personne ne connaissait les modalités de ce voyage : horaires de départ, de retour, programme sur place... On sait juste que c'est en Eurostar.

Nous savons à ce stade que des Isséens ont déposé leur candidature pour ce voyage par mail. Aucune réponse. Les critères de sélection des heureux candidats qui partiront à nos frais restent obscurs et opaques.

Il est étrange qu'une ville engage cette dépense pour embarquer 150 isséens pour faire du lobbying préparant les habitants à la densification future du quartier du Fort, les tours du Pont d'Issy, la Tour du CNET et la future tour près de la Porte de Sèvres, sans aucun programme annoncé. Au-delà de la justification un peu baroque de la dépense au regard de la comptabilité publique, les socialistes isséens s'interrogent sur les critères de sélection de cette vilégiature. Qui part? Pourquoi nos concitoyens n'ont-ils pas reçu d'accusé réception ? Nous aimerions connaître la liste des heureux bénéficiaires et leur qualité.

Notre ville est peut-être très connectée, mais ceux qui la dirigent sont sans doute quelque peu déconnectés de la vie réelle de nos concitoyens : combien de parents, de salariés, de commerçants peuvent bloquer, une semaine avant la date du départ, une journée de congés, sans savoir pour quoi faire, sans savoir quoi faire de leurs enfants ou activités? Imagniez cet employé dire à son patron : "je pose une journée de congés virtuelle, je pars peut-être en voyage avec Christophe Provost".

Quitte à faire ce type de voyages, autant le faire bien, de manière transparente et juste avec des critères opposables à tous.