Encadrement des loyers : Bienvenue en Union soviétique, Nicolae !

L’actuel locataire de Élysée vient de retourner sa veste pour le plus grand bonheur du collectif Jeudi Noir et de tous les galériens du logement. Ce n’est pas une bouteille de mousseux mais toute une caisse dont nous faisons péter les bouchons pour accueillir la nouvelle.

spacer Il y a encore peu le sous-ministre du Logement, Benoist Apparu considérait l’idée d’un plafonnement des loyers comme “de la démagogie” (ici), “une erreur monumentale”, “la meilleure solution pour détruire une ville”, ajoutait même le sémillant ministre délégué, jamais avare de caricature (ici). Le Président de la République, dernier rempart avant les Soviets, soutenait ce soldat du “tous propriétaires” à coup de défiscalisations gonflant la bulle immobilière.

Des bulles pour никола (Nicolae).


Pourtant, le camarade-président-candidat Nicolae Sarkozy a repris la proposition du collectif Jeudi Noir de plafonner les loyers à son compte. A rebours de son ministre, il a su saisir l’opportunité de regarder au-dessus du mur de Berlin pour reprendre cette mesure appliquée aujourd’hui outre-Rhin. Le nouveau candidat “Nicolae le rouge” a repris une proposition du collectif Jeudi Noir, nous attendons la suite. Reprendre une proposition c’est bien, les appliquer toutes c’est mieux.


Encadrement des loyers, renforcement de la loi SRU, réquisition, mutuelle de cautionnement des loyers et interdiction des expulsions locatives : Jeudi Noir fait des propositions depuis 2006 pour régler le problème du logement. Notre cause avance dans les têtes, à défaut d’avancer dans les actes. Nous serons particulièrement vigilants à leur mise en application réelle au cours des prochaines années.

Quel que soit le président dans un mois, il ne sera pas débarrassé de nous. S’il nous déçoit, nos cotillons lui colleront à la peau !
Nos cinq propositions pour le futur quinquennat sont ici : Voir le document complet

Jeudi Noir présentera in situ sa proposition d’interdiction des expulsions locatives et d’abolition des congés pour vente lors de l’Assemblée générale de Gecina, mardi 17 avril à 14h30 place de la Bourse. Les habitants de la rue Pradier à Paris (19è arrondissement) nous ont invités à venir y perturber la réunion annuelle de la société foncière géante qui s’apprête à vendre à la découpe plusieurs immeubles parisiens.

Les cinq propositions du collectif Jeudi Noir

Nous savons que l’amélioration des conditions de logement pour les jeunes viendra d’une régulation générale des loyers.

Aux candidats à la présidentielle de les intégrer dans leurs programmes !

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I) INTERDICTION DES LOYERS A LA CON

Depuis plus de dix ans ça flambe tandis que les revenus stagnent. Il est illusoire de croire encore à une régulation « naturelle » du marché.

Nous proposons :
● Plafonnement des loyers en fonction des prix du
voisinage (miroir des loyers sur le modèle allemand).
● Baisse réglementaire des loyers dans les zones les plus
tendues (jusqu’à moins 20% à Paris).
● Application de l’IRL aux relocations.

Cette limitation des loyers, qui ne coûte rien, permettra de réduire l’énorme facture des APL.

Cela fera mécaniquement baisser le prix de vente des logements dans les grandes villes mais pas le nombre de logements mis sur le marché ! Un logement loué sera toujours plus rentable qu’un logement ou un terrain vide.

II) 30 % DE LOGEMENTS SOCIAUX PAR VILLE

Les logements sociaux, un million de ménages en attendent, mais certains maires les refusent dans leur ville ! Ça suffit.

Nous proposons :
● Application de la loi SRU à 30% de vrais logements sociaux (hors PLS) dans les communes concernées, dans les arrondissements, et dans chaque programme ou acquisition de plus de 10 logements.
● Inéligibilité et transfert des pouvoirs d’urbanisme du maire au préfet en cas de non respect des efforts de rattrapage prévus.
● Mise à disposition des immeubles ou terrains publics vacants pour la création de vrais logements sociaux.
● Création de places pour les étudiants en cité U et HLM.
● Garantie du financement du logement social par le livret A.

La lenteur du développement du logement social est due au manque de subventions de l’Etat, mais aussi à la frilosité des maires.

III) REQUISITION !

10% de logements vacants en moyenne dans les grandes agglomérations, des millions de mètres carrés de bureaux vides… La plupart de ces espaces pourraient être transformés rapidement en logements. C’est bien évidemment un scandale de les laisser vides quand tant de gens dorment dans la rue.

Nous proposons :
● Application de la loi de 1945 qui autorise le préfet à forcer pendant cinq ans le propriétaire d’un logement vide à percevoir des loyers (loi de réquisition).
● Triplement, application aux bureaux, et extension à toutes les communes SRU de la taxe sur les logements vacants.

La réquisition n’est pas une expropriation. Lorsqu’un propriétaire laisse son bien à l’abandon pendant des années, l’obliger à percevoir des loyers va dans le sens de l’intérêt général.

IV) UN ACCES GARANTI AU LOGEMENT

Les études se suivent et se ressemblent : les agences immobilières fraudent largement la loi, en toute impunité. Les bailleurs particuliers n’hésitent pas eux non plus à pratiquer la discrimination massive des candidats. Parce que la pénurie n’est pas une excuse à l’injustice, il est urgent d’agir.

Nous proposons :
● Création d’un dossier type de demande de logement avec liste limitative des pièces à fournir.
● Création d’une mutuelle de cautionnement et de garantie obligatoire qui remplacera tous les garants physiques.
● Sanctions pour les agences immobilières hors la loi, interdiction des agences de listes.

Ces mesures de bon sens ne réduiront pas l’offre de logement. Elles simplifieront la vie aussi bien des locataires que des bailleurs. Et rétabliront un peu d’impartialité dans le marché de logement.

V) PLUS D’EXPULSION SANS RELOGEMENT

Qui peut s’imaginer que mettre des gens à la rue constitue une mesure rationnelle de lutte contre la précarité ? Il coûte beaucoup plus cher à l’Etat de payer les dégâts humains de la mise à la rue, que de maintenir chez eux les personnes en situation d’impayés de loyer.

Nous proposons :
● Interdiction de toutes les expulsions sans relogement avec indemnisation des propriétaires le temps de trouver une solution de relogement.
● Interdiction du congé pour vente.

Aujourd’hui l’Etat paie très cher l’hébergement en hôtel des foyers en attente de relogement. Nous payons les frais de justice et de police relatifs à l’expulsion. La vie à la rue provoque des dégâts sur la santé physique et mentale. Notre économie a largement les moyens d’éviter toutes les mises à la rue.

C’est simple, c’est clair, ça coûte pas cher, alors…

QU’EST-CE QUE VOUS ATTENDEZ POUR METTRE TOUT ÇA DANS VOTRE PROGRAMME ?

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Jeudi Noir et le DAL réquisitionnent un bâtiment vide à Montmartre.

Pâques au balcon, réquisition !

Conférence de presse à Midi au 17 rue Duhesme, 75018 M° Lamarck Caulaincourt pour le brunch de Pâques.
Portes ouvertes toute la journée.

Depuis mercredi 4 avril, le collectif Jeudi Noir et le DAL occupent en toute discrétion un bâtiment de cinq étages, vides depuis trois en ans en plein cœur de Montmartre.

En cette printanière journée de Pâques, à 15 jours de la fin de la campagne présidentielle, une vingtaine de galériens du logement et de prioritaires DALO, ont déposé leurs bagages pour remettre le logement au cœur de la campagne.

Le débat de la campagne présidentielle sur le logement est aussi creux qu’un œuf de Pâques.  Jeudi Noir et le DAL s’associent pour forcer les candidats à se positionner sur cette question essentielle.

Ces cinq dernières années, la spéculation immobilière à fait flamber les loyers aux dépens des mal-logés et des précaires, les classes populaires et même moyennes se voient expulsées des centres urbains.

-l’application de la loi : loi de réquisition, la loi DALO, loi de l’obligation d’accueil de tous les sans-abris.

-encadrement à la baisse des loyers.

-arrêt des expulsions locatives.

-production massive de logements sociaux, application et renforcement de la loi SRU, lutte contre la marchandisation du logement social

Un toit c’est un droit. Faisons péter la bulle immobilière.

Contact : Manu : 06 22 59 95 07 ; Simon : 06 26 02 31 96 ;  Margaux 06 83 86 92 56

DAL : Marie : 06  29 11 57 02 ; Babar : 06 09 59 19 74

www.jeudi-noir.org ; www.droitaulogement.org

Réquisition : Interpellation, garde à vue, et saisie des outils de travail d’une documentariste, la Société des Réalisateurs de films condamne.

Vendredi 2 mars 2012, 4 militants du collectif Jeudi Noir ont été placés en garde à vue, accompagnés de la réalisatrice Marie Maffre qui suit le collectif depuis plus d’un an. Après avoir été expulsés d’un bâtiment vide de plus de  2 000 mètres carrés appartenant à une banque, par une centaine de policiers et gendarmes, les 5 personnes ont été conduites en garde à vue au commissariat de police du 4ème arrondissement de Paris.

Aujourd’hui la Société des Réalisateurs de Films s’indigne et condamne les pratiques des  forces de l’ordre qui « ont refusé de lui reconnaître son statut de réalisatrice au moment des faits. La caméra fournie par la société de production et les rushes ont été saisis et transmis au parquet. »

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Communiqué 6 mars 2012

La réalisatrice Marie Maffre travaille depuis près d’un an à un documentaire sur le collectif « Jeudi Noir », connu pour ses actions militantes de réquisition de bâtiments non habités afin d’y loger des jeunes et des familles.

Alors qu’elle tournait vendredi dernier l’investissement d’un bâtiment par des militants, Marie Maffre a été interpelée et placée en garde à vue. Malgré ses protestations réitérées, les forces de l’ordre ont refusé de lui reconnaître son statut de réalisatrice au moment des faits. La caméra fournie par la société de production et les rushes ont été saisis et transmis au parquet.

Les réalisateurs de la SRF condamnent avec fermeté des pratiques qui sont indignes de notre démocratie, demandent la remise immédiate du matériel et des rushes saisis, et assurent Marie Maffre ainsi que Kien, sa maison de production, de tout leur soutien.

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Jeudi Noir remet à Benoist Apparu la « brique d’Or » du meilleur embobineur du gouvernement

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Jeudi Noir Remet la brique d’or du Baratineur… par jeudinoir

Au lendemain des annonces du président-candidat sur le logement, le collectif des mal-logés a voulu rendre hommage aux talents d’embobineur du secrétaire d’Etat au logement. Le bilan de son président sur le front du logement est très mauvais, mais il persiste à le faire passer pour excellent !

Leurs mesures depuis 5 ans ont systématiquement favorisé les promoteurs au détriment des précaires et des classes moyennes, obligés de payer des loyers délirants ou de s’endetter pour trente ans. Aujourd’hui on veut nous faire croire que la densification des villes va faire baisser les loyers, alors que même les promoteurs affirment le contraire ! Un récent rapport parlementaire signale qu’il manque 70000 places d’hébergement au 115 et que le nombre de sans abris aurait doublé depuis 2005. Selon l’Union Européenne, la France est le plus mauvais élève sur la question sans-abri avec deux fois plus de SDF que l’Espagne et trois fois plus que la Pologne ! Cette nuit, 35 sdf parisiens ayant appelés le 115 sont restés dehors et combien qui n’appellent même plus?

Ce lundi soir à 18h, lors de la remise du grand prix de l’urbanisme à la cité de l’architecture, Jeudi noir a remis sa brique d’or à Benoist Apparu.

Il est temps de congédier cette équipe qui n’aura réussi qu’à augmenter la crise du logement ! Il faut encadrer les loyers abusifs, quels que soit leur surface, et construire des logements à faibles loyers dans les terrains de l’Etat. Jeudi Noir s’inscruste dans la campagne présidentielles pour faire entendre ses propositions.

Soutenez Jeudi-Noir, soutenez Ainsi squatte-t-il de Marie Maffre !

www.touscoprod.com/project/produce?id=232

Marie Maffre est devenue une amie.

Pourtant ce n’était pas gagné. Elle est arrivée en 2010 avec ce projet un peu fou de suivre Jeudi-Noir “de l’intérieur”, c’est à dire participer à toutes les réunions de Jeudi-Noir, toutes les actions, suivre les réquisitions, saisir les moments d’espoir et d’abattements… et les victoires.

Passée la période de méfiance, c’est tout le collectif qui l’a adoptée. De “la marquise” bâtiment réquisitionné place des Vosges à “Matignon”, immeuble Axa avenue Matignon, aux réquisitions de 2012, revivez de l’intérieur tous les moments clés de Jeudi-Noir, des moments que même les autres membres du collectif n’ont pas forcément vu.

Le quotidien des habitants de la place des Vosges, en hiver lors des soirées au coin du feu de la gigantesque cheminée, ou la semaine de “sous-marin” pour prendre Matignon, jusqu’à son officialisation, puis les 6 semaines de blocus par la préfecture jusqu’à l’expulsion.

La vidéo ici vous en donnera un aperçu.

Il manque 7000 euros pour financer le film. Un petit don – le votre – qui s’associe à d’autres permettra de le boucler.

Au-delà du collectif, ce film raconte aussi la stupidité du système actuel qui facilite les mises à la rue (plus de 100.000 décisions d’expulsion par an) et ne fait rien contre la vacance… et l’espoir de politiques publiques tournées vers l’intérêt général qui fassent du logement un bien commun…

Car pour pouvoir rêver il faut savoir où dormir !

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