Voyages en Inde du Sud

L’Ayurveda – Une excuse en or pour visiter le Kerala en pleine mousson

 
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L’Ayurveda est le nom donné à la médicine traditionnelle indienne et signifie « science de la longévité ». Souvent associée au Kerala, la médecine ayurvédique serait en fait originaire de la vallée de l’Indus. Il est assez difficile de déterminer l’apparition de ces pratiques dans la mesure où la transmission du savoir a longtemps été exclusivement orale. Les 1ères traces écrites en sanskrit remonteraient entre 4000 et 3000 av. J.-C.
 
Aujourd’hui, l’Ayurveda est devenu un véritable attrait touristique pour l’Inde. Cependant, il est important de ne pas simplifier Ayurveda à « massage à l’indienne ». En effet, la médecine ayurvédique doit être considérée comme un véritable système où un ensemble d’éléments doivent s’équilibrer. Yoga, méditations, alimentation, massages et traités de médecine sont ainsi complémentaires pour la pensée ayurvédique. Il s’agit d’une recherche d’équilibre entre le physique, le mental et le spirituel qui libérera le corps humain des tensions inutiles.
 
Parler d’alimentation ne signifie pas suivre un régime diététique mais plutôt penser la cuisine comme un accès à cet équilibre par les bienfaits des plantes, des épices. Un savant équilibre à trouver et à associer à des soins de nature variée. Il s’agit d’un travail sur les énergies : la médecine ayurvédique ne cherche pas simplement à soigner le mal mais en rechercher l’origine.
La tradition ayurvédique se base sur une vision de l’homme en 3 humeurs biologiques, appelées doshas. Ces humeurs reposeraient sur les 5 éléments que sont la terre, l’air, le feu, l’eau et l’espace. Les praticiens de l’ayurvédique considèrent qu’un déséquilibre entre ces 3 humeurs perturbe la santé mentale de l’individu. Tout est alors question de forces et d’énergies communicantes.
 
La médecine ayurvédique s’exprime en une série de domaines telles que la chirurgie, les maladies des parties supérieures, la médecine dite interne, la possession démoniaque, la pédiatrie, la toxicologie, la prévention de l’immunité et les sciences aphrodisiaques. Un champ d’application très varié qui donne à l’Ayurveda une vision globale du corps et de l’esprit.
 
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Si l’Ayurveda n’a pas vu le jour au Kerala, cet Etat du Sud de l’Inde n’en reste pas loin la région où les soins sont les plus importants aujourd’hui. Un véritable tourisme de la santé s’est développé dans cette approche ayurvédique.  Tout au long de l’année, des milliers de personnes viennent ainsi chercher l’apaisement de leur corps et de leur esprit à travers des cures, des séries de soin, des cours de yoga et autres formes de relaxation.
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Au-delà des bienfaits pour le corps et l’esprit, le voyage ayurvédique en Inde a pour double intérêt qu’il ne se soucie pas des conditions climatiques. En effet, alors que les moussons éloignent les voyageurs du Rajasthan par exemple, ces pluies et l’humidité sont au contraire extrêmement positives sur l’efficacité des soins. En effet, dans un environnement humide, les pores de la peau se dilatent et favorisent l’efficacité des traitements ayurvédiques. Une excuse en or pour partir à la découverte de l’Ayurveda au Kerala en plein été !
 
Retrouvez plus d'informations sur le site Kerala de Shanti Travel, agence de voyage francophone qui propose plusieurs programmes Ayurveda à travers l'Inde. 


Publié à 07:37, le 28/05/2012, Kerala
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Les possédés

L’Inde m’épate chaque jour un peu plus, et Pondichéry, toute française qu’elle ait été, ne déroge pas à la règle. Côté ville Blanche, calme et tranquillité, tout est à sa place ; côté ville Noire, des scènes de vie prenantes de sincérité à chaque coin de rue … en témoigne celle que je m’apprête à vivre en ce 10 Août 2010.

Depuis plusieurs semaines, les villages de pêcheurs sont en fête : durant le mois « Aadi » du calendrier tamoul, on célèbre les Dieux selon des traditions établies depuis des générations. Chaque vendredi, un temple différent s’illumine, on promène les Dieux sur des chariots afin de donner la puja à tous les habitants. Les festivités peuvent durer de sept à dix jours, selon l’importance et les moyens du village.

En cette belle journée, je pédalais pour aller prendre un café chez mon ami Lalit, qui tient une Guest House et galerie d’art. A peine le temps de porter la tasse à nos lèvres que des roulements de tambours grondent au loin. Lalit se redresse brusquement pour attraper son canon doté d’un bien bel objectif. Il m’entraîne sur le trottoir juste à temps pour voir passer Lakshmi, l’éléphante aux yeux verts envoyée à Pondi il y a 13 ans pour veiller sur le temple de Ganesh. Cette dernière arrive en trombes, chevauchée de son cornac qui tente de se tenir bien droit, malgré les turbulences causées par le moyen de transport.

Pour l’occasion, notre mascotte a sorti ses plus beaux habits : un tissu coloré pour couvrir ses flancs gris, sans oublier ses habituelles chaînes de chevilles en argent. Les femmes qui la suivent sont tout aussi élégantes, méli mélo de saris rouges, oranges et jaunes. Sur leur tête, des feuilles de bananiers, et sur ce nid de verdure, des pots dodus de métal blanc contenant du lait, offrande pour les Dieux. Précédant l’éléphante, des hommes mènent la danse, tambours en main. Sous les flashs de Lalit, le cortège s’éloigne, et je ne vois plus alors que le derrière de l’éléphante qui surplombe les pots métalliques sur lesquels se reflètent les rayons du soleil. 

A quelques mètres de là, devant un petit temple au coin de la rue, une scène insolite attire mon œil étranger. Un jeune garçon élancé et une femme d’âge mûr entrent en transe et se déchaînent sous la chaleur écrasante. Fascinée, je ne les quitte pas des yeux, jusqu’à ce que le jeune homme tombe inconscient sur la chaussée, déshydraté, tandis que la femme continue de plus belle sa danse effrénée. Elle échange des paroles avec le prêtre, Lalit me traduit : « elle dit qu’elle est un Dieu ». A son tour, elle s’écroule, épuisée.

Sur la moto de Lalit, l’air dans mes cheveux me revigore. Nous arrivons au temple de Kuruchikuppam face à la mer, destination finale du défilé. Lakshmi s’asperge allègrement d’eau avec sa trompe. Loin de se soucier d’un éventuel malaise, des « anciennes » dansent et scandent sans relâche des « OM SATE », pieds nus sur le sol brûlant, grelots aux chevilles, pots de lait sur la tête. Plus loin sur la route, des écolières observent la scène dans leur uniforme à jupe plissée. Derrière elles, deux petits gamins se renversent à vélo en riant.

Nous laissons nos chaussures à l’entrée du temple « Muktu Mari Amman », dédié à Mari Amman, la déesse de la pluie ; plus tard, Lalit m’enverra les mettre à l’abri dans la cabane d’en face, sous le regard bienveillant d’un papa et de son bébé. Lakshmi et ses fidèles font un tour à l’intérieur du temple ; qui eut cru que l’éléphante passerait la porte ?!! Pour une fois, au milieu de ces femmes arc-en-ciel venues prier leurs Dieux, je ne me sens ni épiée ni dévisagée. Et pourtant, je suis et me sens étrangère, spectatrice et voleuse d’instants qui ne m’appartiennent pas …

Soudain, une femme possédée déboule derrière moi, cogne tout le monde à son passage, manque de me faire tomber… Elle perd l’équilibre, et son lait se répand sur le sol dans un fracas métallique. La possédée entame alors une danse du diable qu’elle ne contrôle pas. L’expression de son visage, de ses yeux presque enragés, restera longtemps gravée dans ma mémoire. Ses pas s’emballent et elle finit à terre, où elle se roule et se met à crier…

Deux écoliers me tirent de ma stupeur ; ils pataugent dans le lait renversé à mes pieds avant de fuir sous les réprimandes des femmes. Un homme arrive pour essuyer le sol mouillé. Le calme est revenu, je reste debout. Les femmes petit à petit se sont assises, leur lait devant elles, offrande destiné à couler sur les statues vénérées. Une petite fille pleine d’aplomb essuie le visage de sa jeune sœur et la cale sur ses hanches d’enfant pour aller voir l’éléphante.

C’est l’heure du repas, servi, une fois n’est pas coutume, par les hommes ! On procède par ordre : distribution de feuilles de bananier pliées en guise d’assiette, de poches d’eau, d’une espèce de grosse galette craquante et de nombreux plats. On m’invite à m’asseoir, je décline poliment… j’ai une journée de travail qui m’attend !

En sortant du temple, Lalit me répète que c’est une expérience extraordinaire. J’en suis toute retournée et le reste pendant une bonne heure ou deux. Le soir, en rentrant chez moi, alors que je repense à cette journée particulière, j’aperçois une vieille machine à pop corn qui éclaire la chaussée. Et je me dis que l’Inde est vraiment un théâtre vivant.

 

Mathilde Salmon – Shanti Travel

 



Publié à 05:30, le 21/12/2010,
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Entretien avec Alain Garcia – Guide local et tour leader pour Shanti Travel et Vintage Rides

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