Asleep from day, ma boutique Etsy

Publié dans Carnet d'idées, Coup de coeur, le Dimanche 19 février 2012

Il y a quelques temps, j’ai commencé à me sentir un peu frustrée dans mes photos par rapport à la vaisselle que j’utilisais. J’avais envie que celle-ci soit vraiment en osmose avec la recette et l’ambiance que je voulais donner à la photo et à la mise en scène. Et c’est comme ça que je me suis mise à peindre ma vaisselle. Il faut dire que j’ai un maman qui peint sur la porcelaine depuis très longtemps et qui est parfaitement équipée en peintures, pigments et surtout un vrai four spécialisé qui chauffe jusqu’à 1 500°C !
C’est donc avec beaucoup d’émotions, que j’ouvre ma modeste boutique esty, Asleep from Day. Les connaisseurs auront sans doute reconnu le titre d’une chanson des Chemical Brothers, celle qui illustrait la pub Air France pendant un moment. C’est une musique que j’adore particulièrement, je la trouve à la fois berçante et inspirante. Allez savoir pourquoi !
Donc dans cette boutique, on y trouve quoi ? Et bien pour le moment, on va y trouver surtout de la porcelaine. Cette porcelaine a été peinte à la main avec des pigments dilués dans du medium et chauffée à 830°C ce qui fait que la peinture s’est incrustée dans l’émail. Le dessin est donc solide. Néanmoins, évitez d’utiliser des produits abrasifs sous peine de voir le motif s’abimer. De plus, pour la collection triangles, j’ai utilisé de l’or, ce qui fait que cela ne passe pas au micro-onde et que le lave-vaisselle est fortement à déconseiller !
Bon je crois que je vous ai tout dit, je vous laisse découvrir tout ça sur Etsy !

Edit {22.02} : Tous les articles ont été vendus ! Vous pouvez voir ceux qui ont été vendus ici.

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Tags: asleep from day, DIY, esty, peinture, porcelaine, vaisselle

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Une évidence

Publié dans Carnet de recettes, le Jeudi 16 février 2012

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Aujourd’hui, j’ai envie de vous parler un peu de mon métier. Ça fait un moment que j’écris des bribes de mes journées de travail dans mes brouillons wordpress. Mais jusqu’à présent, je n’avais jamais osé en parler. Peut-être par pudeur et par respect, comme si les souffrances que je croisais au travail ne pouvaient pas décemment côtoyer les nuages, les macarons et autres gourmandises. C’est vrai que depuis que j’ai commencé dans ce service, j’ai vite été emportée par le côté solennel des lieux et surtout parce que nous les psy appelons, la pulsion de mort. Pourtant, dans l’équipe soignante, on rit beaucoup, mais ces rires à l’heure du déjeuner résonnent comme d’ultimes tentatives pour combattre notre sidération face à des situations douloureuses. On y va chacun de nos sourires, mais on sait que derrières ces faces en apparence décontractées, il y a l’inquiétude, parfois l’horreur face à la fatalité du handicap. Parfois, quand je regarde mes collègues qui cumulent plusieurs dizaines d’années d’expérience, je me demande combien on peut supporter, jusqu’à quel niveau on peut tenir. Et pourtant, l’émotion est toujours autant palpable à chaque présentation de nouveau patient. On essaye de ne pas trop penser à l’injustice de la vie, ce que les parents déversent dans mon bureau « mais pourquoi nous, pourquoi notre enfant? ». Je crois que quand on travaille dans le monde du handicap, on fait vite le deuil de cette question « pourquoi ? » et on devient très fataliste. La vie est comme ça, il y a des loupés et on y peut rien. Moi qui suis plutôt une « control freak », je me résigne à accepter cette fatalité. Parce qu’on ne peut avoir peur de tout, peur de la vie.

Pendant longtemps, j’ai voulu changer de service, mettre de la distance avec ces accouchements et ces bébés si loin de l’image d’épinal d’un couple de parents épanouis et d’un nouveau-né en pleine santé. Parce que dans ce service, tu apprends rapidement que le handicap, ça peut tomber sur n’importe qui, que ce n’est pas parce que tu as l’étiquette de psychologue ou de soignant que tu en es protégé. Alors, on accueille les bébés des collègues et des copines avec une émotion démesurée, comme si ces bébés étaient des rescapés. On a envie de pleurer quand on voit un bébé commencer à ramener sa jambe sous son ventre et amorcer le quatre-pattes. Ce quatre-pattes qu’ici les enfants acquièrent à force de multiples séances avec le kiné. On a une banane qui se dessine sur notre visage quand un bébé gazouille et nous suit du regard. On devient bon public face aux choses de la vie insignifiantes pour beaucoup.

Et puis, parfois ta route croise des patients qui te marqueront probablement à jamais. Ces patients qui te font réaliser que ce ne sont pas les seuls à avancer à ton contact. Toi aussi tu apprends, tu grandis avec eux. Ces patients que tu portes semaine après semaine et puis un jour, il y a quelque chose qui fait sens. Tu as l’impression que ça y est, c’est le moment, l’impression que toutes les planètes sont alignées et que tu peux les laisser continuer leur chemin. Souvent, tu as beau savoir que c’est le bon moment, tu as du mal à leur lâcher la main. Souvent, ce sont eux qui te font comprendre qu’ils n’ont plus besoin de toi, alors tu fais une dernière séance, une séance de bilan, d’au-revoir. Souvent d’ailleurs, ils ne viennent pas à cette dernière séance, parfois parce que c’est trop difficile de se dire au revoir, parfois parce que tu es devenue le recueil de leurs pensées les plus terribles et qu’ils ont besoin maintenant de commencer à penser à se reconstruire mais après un peu de repos, avec un autre psychothérapeute. Et quand ils viennent à cet ultime rendez-vous, on retrace ensemble tout le chemin parcouru, comment un jour ils ont attirés dans ce minuscule bureau. C’est toujours un moment émouvant pour un thérapeute, on sent les larmes monter pas loin derrières les yeux. C’est vraiment à ce moment-là que tu saisis pourquoi tu fais ce travail, pourquoi tu te frottes à la fatalité tous les jours et que tu reviens travailler chaque lendemain. C’est un moment hors du temps, frissonnant, hors du tourbillons de patients qui s’enchaînent. C’est une évidence. Malgré tous les doutes et toutes les peurs, poser tes fesses sur ce fauteuil, dans ce minuscule bureau, c’est juste tellement une évidence. Le sentiment parfait d’être à la bonne place.

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