Le courant libertin

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Le mot libertin apparat au 16me sicle en Italie avec les dfenseurs des dogmes judo-chrtiens qui dnoncent les hrtiques, cest--dire les adeptes de la Nature et du matrialisme. Ces libertins fondent leurs ides sur la remise en question du systme tabli. Ce courant de penses sera le pont entre lhumanisme de la Renaissance et le sicle des Lumires. Ce mouvement est trs implant dans la bourgeoisie instruite. Les adeptes refusent donc les carcans religieux tout autant quils renient les prjugs lgus par lhistoire. Ils optent pour laustrit et forment la majorit des tenants du scepticisme bas sur le doute et sur la critique pour mieux ancrer leur raisonnement dans lobservation du monde, celui de la Mre Nature. Les critiques diriges contre ce courant de penses argueront que de choisir la Nature Dieu, cest choisir de vivre ltat animal. Des esprits remarquables comme Molire, La Fontaine ou Cyrano de Bergerac en seront des partisans actifs. La monarchie de droits divins dirigeant alors la France est donc directement menace par ces thses. Les libertins sont pourchasss, perscuts et condamns au bcher. Ils useront alors avec habilet dun langage rus devant parfois dlaiss lcriture pour des moyens dtourns. Le libertinage pousera plusieurs formes : du libertinage moral synonyme de recherche des plaisirs sensuels emprunt dpicurisme au libertinage social reprsentant les contestataires et autres protecteurs de la libert dexpression, du libertinage scientifique des sceptiques rigoristes au libertinage religieux remplaant Dieu le Crateur par lhomme au centre des dbats. Loin de dfendre limmoral, le courant libertin prche le relativisme moral cest--dire une morale issue non de valeurs universelles ou absolues mais se manifestant travers les coutumes sociales et les institutions humaines. A partir du 17me sicle, la pense libertine change pour non plus lutter contre les dogmatismes mais pour goter aux plaisirs de la vie au-del des normes. Cet picurisme offrira au 18me sicle de nombreux ouvrages caractres rotiques rendant publiques ces pratiques. La Rvolution Franaise ne brimera pas les libertins dont la philosophie est entrevue comme une dlivrance lguant un hritage consquent autour de la dfense de lindpendance et de la pense individualiste comme moyens pour lhomme dpanouissement. Le constat apparat cruel aujourdhui lorsque ce courant de penses ne se rduit quen de simples connotations sexuelles voire pornographiques le dlestant de sa contenance philosophique. .