Media et enjeux des TIC en Afrique de l'Ouest - Media and ICT issues in West Africa www.haayo.org/ fr SPIP - www.spip.net Blogs des ateliers IPAO www.haayo.org/Blogs-des-ateliers-IPAO.html www.haayo.org/Blogs-des-ateliers-IPAO.html 2008-09-05T14:36:31Z text/html fr Judith Blogs Blog Société de l'information gouvernance Blogs créés lors d'ateliers de l'IPAO en lien avec les médias et les TIC. - <a class="www.haayo.org/-Blogs-.html" rel="directory">Blogs</a> / <a class="www.haayo.org/+-Blog-+.html" rel="tag">Blog</a>, <a class="www.haayo.org/+-Societe-de-l-information-+.html" rel="tag">Société de l'information</a>, <a class="www.haayo.org/+-gouvernance-+.html" rel="tag">gouvernance</a> <div class='rss_texte'><p class="spip"><br /><img src="/img/spacer.gif"> Présidentielle 2005 au Burkina : Grâce au fichier électoral informatisé, les morts auraient pu voter www.haayo.org/Presidentielle-2005-au-Burkina.html www.haayo.org/Presidentielle-2005-au-Burkina.html 2008-05-19T17:24:00Z text/html fr Judith Articles Elections Burkina Faso Article de Ramata Soré, lauréate du Prix IPAO "Sociétés de l'Information" 2008 dans la catégorie "Presse écrite". - <a class="www.haayo.org/-Articles-.html" rel="directory">Articles</a> / <a class="www.haayo.org/+-Elections-+.html" rel="tag">Elections</a>, <a class="www.haayo.org/+-Burkina-Faso-+.html" rel="tag">Burkina Faso</a> <div class='rss_texte'><p class="spip"><i class="spip">Au Burkina, la liste électorale a été perçue comme un instrument de gestion et d'organisation d'élections transparentes parce qu'informatisée. Mais cette informatisation, synonyme d'ordre, a été source de désordre. Et, la déception a été grande à cause de la fraude constatée lors de la présidentielle de 2005. Enquête en ligne…</i></p> <p class="spip">Lors de l'élection présidentielle de novembre 2005, 647 personnes décédées avaient eu droit à des cartes d'électeurs. Il y avait également 24 cas de doublons, 1175 cas d'erreurs matérielles sur les cartes, ont noté les représentants du Parti africain pour la Renaissance (Paren) que sont le secrétaire général, Youssouf Sawadogo et le Directeur national de campagne, Oumar Guigemdé lors d'une rencontre le lundi 10 octobre 2005 avec Moussa Michel Tapsoba, Président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). Ces représentants étaient en possession des cartes d'identités et des numéros de cartes d'électeurs de 165 personnes disposant chacune de deux ou trois cartes d'électeurs différentes. Par exemple, « au Bureau de vote n°35 de l'arrondissement de Boulmiougou mairie 3, il y a trois cartes portant la même identité, les mêmes noms et prénoms du père et de la mère, dans le même bureau de vote et avec la même date de naissance, mais avec des numéros d'électeurs différents » a indiqué Youssouf Sawadogo, le Directeur national de campagne du Paren. Ainsi, le 26 octobre 2005, ce parti politique attirait l'attention de la Ceni sur la non fiabilité du système d'informatisation du fichier électoral fait à partir de la liste électorale de mai 2002.</p> <p class="spip"><strong class="spip">Avec l'informatisation, la fraude n'a rien de nouveau</strong></p> <p class="spip">La Ceni a, elle-même, décelé sur les 3 924 000 électeurs inscrits pour voter le 13 novembre 2005 dans 11 918 bureaux, 195 851 noms en double dont 81 094 ont été biffés. Pourtant le Président de la Ceni, Moussa Michel Tapsoba, avait soutenu que Oracle, le logiciel utilisé pour l'informatisation « détectait les doublons... et qu'il y a des individus qui ont tenté de frauder, sans succès, en modifiant légèrement des données sur leur identité ». Toujours dans le même sens, Nouroudine Tall, Directeur par intérim de l'Informatique et du fichier électoral, était convaincu que l'on « ne pouvait pas tripatouiller le fichier électoral parce que tout le monde l'a à sa portée à partir du Net. N'importe qui peut le consulter et saisir la Ceni dès qu'il constate une certaine anomalie ». Le problème primordial n'était pas la présence de la liste sur le Net, mais son processus d'élaboration. Les inscriptions multiples n'ont pas été détectées par le logiciel d'informatisation. Or les fraudeurs s'inscrivaient à plusieurs reprises dans un même bureau de vote ou changeaient simplement de lieu en utilisant la même pièce d'état-civil.</p> <p class="spip">Et à ce propos, les plaintes des parties politiques se sont faites très nombreuses et sont restées sans suite. Le 2 novembre 2005, l'Union nationale des démocrates pour le développement (UNDD), par l'entremise de son conseil, Me Prosper Farama attrayait la Ceni en référé devant le président du Tribunal de grande instance de Ouagadougou pour les irrégularités constatées. Mais face au Tribunal, l'UNDD a été déboutée de sa plainte. Soumane Touré, Président du Parti africain de l'indépendance (PAl) dans une lettre ouverte adressée le 28 novembre 2005 au Président du Conseil constitutionnel dénonçait les faits de fraudes et leurs impacts sur les résultats de la présidentielle. « Les erreurs décelées dans le fichier électoral ne sont pas susceptibles de remettre en cause la validité et la transparence du scrutin » a rétorqué le président de la Ceni. Face à cette affirmation, l'Opposition s'est sentie impuissante car « ceux qui osent crier à la fraude sont vite assimilés à de mauvais perdants », a déploré Oumar Guigemdé du Paren. D'ailleurs, le Pr. Basile Guissou, militant du parti vainqueur le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) et Délégué général du Centre national de la recherche scientifique et technologique (CNRST), a également utilisé l'alibi du mauvais perdant pour justifier les critiques de l'Opposition : « Ecoutez-moi depuis 1946, on vote dans ce pays. Et les vainqueurs ont toujours été accusés d'avoir triché et d'avoir fraudé. Ça n'a rien de nouveau ou de particulier ». Néanmoins, il reconnaît la nécessité d'améliorer ce support : « il faut avancer et travailler positivement pour éliminer la fraude qui n'utilise que les failles du système. Moins il y aura de failles moins il y aura les fraudes ».</p> <p class="spip">Face à la marée de récriminations contre le fichier informatisé, les observateurs de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l'homme (RADDHO), représentée à l'élection présidentielle du 13 novembre 2005, par Alioune Tine, son Secrétaire général, a le jeudi 17 novembre 2005, la veille de la proclamation des résultats provisoires du scrutin, demandé un audit du fichier électoral. « Entre 2002 (liste manuelle) et 2005 (liste informatisée), l'on peut se réjouir de l'informatisation du fichier qu'appelaient de leurs voeux l'opposition, la société civile et les observateurs internationaux, on doit en revanche fortement recommander un audit du fichier actuel, de manière à garantir sa fiabilité et de mettre ainsi un terme à la longue polémique qu'il a suscitée ».</p> <p class="spip"><strong class="spip">Le désordre de l'incompétence</strong></p> <p class="spip">Les fraudes constatées ont été dues aux manques de cohérence entre les documents administratifs et civils, de matériels et de ressources humaines qualitatives.</p> <p class="spip">Au Burkina, la loi électorale prévoit l'inscription sur la liste électorale sur présentation de n'importe quel document d'identification : carte d'identité, acte de naissance, passeport, livret de famille, etc.</p> <p class="spip">La multiplicité de ces documents a donc encouragé les inscriptions multiples, permettant à une personne de disposer de plusieurs cartes et donc de voter à maintes reprises en des endroits autres que sa zone initiale de vote. Pour éviter ces imperfections, selon le journaliste Oumar N'Diagne, il aurait fallu une maîtrise de la traçabilité de l'information avec une refonte de l'état civil et des documents administratifs autorisés pour l'inscription afin d'obtenir un fichier unique et légal. L'existence d'un serveur central, avec liaison sur les serveurs secondaires, aurait permis de vérifier qu'un même extrait de naissance a été utilisé à plusieurs endroits. Ce serveur principal aurait aidé à comparer les données en temps réel, à éviter les doublons, et à détecter l'enregistrement des personnes décédées.</p> <p class="spip">Le jeudi 1er septembre 2005, la Ligue pour la défense de la justice et la liberté (LIDEJEL) dirigée par Ousmane Nacro a soutenu que les faiblesses du fichier sont dues à « la jeunesse du logiciel qui n'a pas encore été réellement éprouvée, l'absence de manuel de procédures pour la gestion de bases de données, la non appropriation par l'équipe informatique de la Ceni, du logiciel ». Ce qui fait dire au journaliste Oumar N'Diagne, que pour disposer d'une liste saine « il ne s'agit pas d'acquérir quelques ordinateurs et logiciels pour nous sortir du coin du chapeau un fichier informatisé » Outre cela, Alioune Tine a déploré le fait que l'Opposition politique n'ait pas pu consulter le fichier sur Internet ou disposer de celui-ci sur CD-ROM.</p> <p class="spip">A la date du 12 septembre 2005, le fichier électoral était disponible sur le Net pour permettre aux électeurs de relever leurs noms et localiser leur bureau de vote. Mais cette disponibilité n'était pas un gage d'accessibilité pour plus de 90% de la population. Une fracture numérique existe entre la capitale Ouagadougou et les autres villes. A cela s'ajoute également le mauvais débit de la connexion. Ce qui fait dire à la chercheuse du CNRST Annie Chéneau-Loquay spécialisée dans le domaine des technologies de l'information qu'une systématisation de l'usage des technologies de l'information et de la communication (TIC) en tant qu'instruments de participation créerait un risque grave d'exclusion pour ceux qui, pour des raisons culturelles ou économiques, ne peuvent y accéder. Pour elle, « la démocratie électronique n'a de sens que si Internet est accessible à tous ».</p> <p class="spip"><strong class="spip">Les TIC pour exclure le plus grand nombre</strong></p> <p class="spip">L'informatisation du fichier électoral a été une demande des partis politiques et des organisations de la société civile depuis 2002. Pour eux, l'autorité des pouvoirs publics prend sa source dans la volonté du peuple exprimée au cours d'élections libres et transparentes. A cet effet, la liste électorale informatisée a été perçue comme le seul instrument permettant une élection transparente. Ils ont également prôné le recours à l'informatique à cause des stratégies de fraudes existantes auparavant : création de postes fictifs de recensement, mauvaise tenue des listes électorales par des agents recenseurs mal formés ou malveillants, mauvaise saisie de listes par du personnel mécontent de leurs perdiems et trafiquant parfois les cartes d'électeurs etc. Malgré ces problèmes, Baba Pascal Couloubaly superviseur du Réseau Anaïs et expert en technologies de l'information et de la communication pense que les TIC ne sont pas une panacée. « L'introduction des TIC dans le mouvement des transformations politiques de l'Afrique subsaharienne ne devrait donc pas procéder d'une vision techniciste, qui consiste à voir la technologie comme une solution miracle à des problèmes complexes ». Même si les TIC ne résolvent pas toutes les difficultés, elles ont néanmoins un certain avantage : la permanence de la liste avec un coût financier d'actualisation moindre. L'actualisation exige simplement le recensement des personnes en âge de voter à l'année de l'élection. Elle apporte plus de fiabilité et de crédit dans la mesure où l'outil informatique permet vérification, contrôle et suivi si l'on dispose des compétences appropriées.</p> <p class="spip">L'informatique est également pratique. Elle a permis au cours de la présidentielle de novembre 2005, le décompte des voix, l'étiquetage et le stockage des 11918 enveloppes correspondant à autant de bureaux de vote, a souligné le Président de la Ceni, Moussa Michel Tapsoba. Après le traitement informatique, les fiches ont été transmises pour vérification aux différentes sections mises en place. Selon El Hadj Sall, Expert chargé de superviser l'informatisation des données durant la présidentielle 2005 au Burkina, « les opérations d'étiquetage permettent en cas de litige, de retrouver l'ensemble des éléments parvenus au Conseil constitutionnel ».</p> <p class="spip">Au delà de ce pragmatisme, nombreux sont les Burkinabè qui souhaitent l'usage des TIC pour permettre aux ressortissants résidant à l'extérieur de voter. Mais auparavant, le Burkina se doit de combler sa fracture numérique interne. Il doit également tenir compte de l'expérience des pays ayant expérimenté le e-vote. Le 18 juin 2006, l'Assemblée des Français de l'étranger a voté pour la première fois par Internet. Après le vote, cette Assemblée a conclu au fiasco car la mise en place du dispositif a été beaucoup trop compliquée. Néanmoins, cela n'est pas pour décourager certains pro e-vote burkinabè.</p> <p class="spip">L'informatisation n'est qu'un outil au service des élections. Sa contribution à leur qualité est fonction de nombreux facteurs dont les principaux sont la bonne qualité des compétences humaines, un équipement informatique adéquat et la fiabilité du système d'identification des électeurs : un document avec photo confirmant l'identité exacte de l'électeur avec des données biométriques. R. S.</p> <hr class="spip" /> <p class="spip">Encadré 1 : L'Oracle du fichier électoral</p> <hr class="spip" /> <p class="spip">Le logiciel Oracle qui a permis l'informatisation du fichier électoral coûté 98 millions de francs CFA. Le montant de l'ensemble de l'informatisation s'est élevé à 2 598 660 375 f CFA. Le logiciel utilisé pour l'informatisation du fichier électoral a été développé la société spécialisée en informatique NETCOM SA. R. S.</p> <hr class="spip" /> <p class="spip">Encadré 2 : L'infalsifiable carte d'identité en vigueur</p> <hr class="spip" /> <p class="spip">C'est le 1er avril 2004, avec l'accord du gouvernement, que la Ceni a entrepris l'informatisation des listes électorales pour la présidentielle de 2005.</p> <p class="spip">Avec le fichier électoral informatisé, l'objectif de l'Etat était d'élaborer une liste électorale couplée aux résultats du recensement administratif pour permettre la confection de carte d'identité informatisée infalsifiable. « Le gouvernement souhaitait qu'il y ait une harmonie entre les trois projets afin que chaque acteur puisse disposer de la même base de données pour mener ses activités », a précisé Moussa Michel Tapsoba, le président de la Ceni. Mais cet objectif n'a pas été possible à cause des cas de fraudes et d'irrégularités constatées dans la confection du fichier électoral. Néanmoins, la carte d'identité infalsifiable est d'usage depuis 2006 sans pour être la seule pièce valable pour les élections à venir. R. S.</p> <p class="spip"><i class="spip">Cette enquête sur les nouvelles technologies de l'information et de la communication a été réalisée grâce à une investigation sur le Net. Mon but, en faisant cette enquête, est de prouver que l'investigation sur le Net est également possible au Burkina Faso et elle est applicable à divers sujets.</i></p> <p class="spip">D'autres sources documentaires sur l'Internet : <br /><img src="/img/spacer.gif"> Les TIC comme gage d'élections transparentes et apaisées en Afrique www.haayo.org/Les-TIC-comme-gage-d-elections.html www.haayo.org/Les-TIC-comme-gage-d-elections.html 2008-05-19T14:35:51Z text/html fr Judith Articles Transparence Elections L'Afrique a-t-elle les moyens et la volonté de s'offrir des élections transparentes, assistées des technologies nouvelles ? - <a class="www.haayo.org/-Articles-.html" rel="directory">Articles</a> / <a class="www.haayo.org/+-Transparence-+.html" rel="tag">Transparence</a>, <a class="www.haayo.org/+-Elections-+.html" rel="tag">Elections</a> <div class='rss_texte'><p class="spip">Les événements consécutifs à la dernière élection présidentielle au Kenya sont venus raviver dans les mémoires d'autres, similaires, qui se sont fait observer dans d'autres pays, dans un passé encore récent et avec plus ou moins de gravité. Les élections ayant porté Faure Gnassingbé au pouvoir au Togo, celles qui ont installé Yar Adoua au sommet de l'Etat nigérian sont – de l'avis d'observateurs avertis- au bas mot peu conformes à l'orthodoxie démocratiques. Au Kenya le président de la commission électorale a pu laisser entendre qu'il était incapable de dire qui, de Raïla Ondiga et de Mwaï Kibaki, a gagné l'élection. Comble d'absurdité !</p> <p class="spip">S'il ne le sait pas, qui donc peut le savoir ? Quoique pour le moins renversant, l'aveu de ce président de commission, sonne comme plus « acceptable » que l'attitude d'autres personnes chargées de la même mission que lui, sous d'autres cieux, et qui n'hésitent pas à publier des résultats contraires à ceux sortis des urnes.</p> <p class="spip">Des événements de ce genre, on en a tellement enregistré en Afrique qu'à un moment donné, on s'est mis à douter qu'il puisse y avoir d'élections fiables sur le continent. Ceux, qui ont pensé que l'inscription dans les constitutions du principe de dévolution du pouvoir par voie électorale suffirait pour que s'installe la démocratie, en sont venus à déchanter très tôt. ripatouillage, mascarade et autres méthodes anti-démocratiques ont eu raison de leurs espoirs.</p> <p class="spip">Pourtant l'on a cru avoir découvert le sésame pouvant permettre de sortir de l' « afro pessimisme électoral » en 2000 avec l'alternance intervenue au Sénégal. Aboudoulaye Wade venait de l'emporter sur Abdou Diouf. Et plus d'un a convenu que l'introduction des Technologie nouvelles de l'information et de la communication et la grande implication des médias dans le processus ont été les deux facteurs ayant permis de sauvegarder les résultats effectivement sortis des urnes. Du coup l'on est venu à la conclusion que les Tics sont la voie royale vers des élections crédibles. Aujourd'hui les raisons pour croire cela ne manque pas. Au Togo entre l'organisation de la présidentielle chaotique qui a porté Faure Gnassingbé au pouvoir et celle des législatives de l'an dernier, l'élément nouveau a été l'utilisation massive -fichier électoral informatisé, données biométriques- dans le second cas. Les résultats sont là : avis favorable des observateurs nationaux et internationaux, satisfaction des populations, très peu de contestation de la part des forces politiques, relance du processus démocratiques. La RDC a eu aussi récemment son élection à grand renfort de Tics et avec des résultats assez satisfaisants. Au Bénin le projet de la Liste Electorale Permanente Informatisée (Lépi) fait son petit bonhomme de chemin. Une fois adoptée, cette liste fera, à coup sûr, faire des bonds de géant à l'organisation des scrutins dans le pays.</p> <h3 class="spip">L'Afrique a-t-elle les moyens de s'offrir des élections assistées des technologies nouvelles ?</h3> <p class="spip">Sous d'autres cieux, en Occident notamment- hormis des situations isolées et épisodiques comme la retentissante cacophonie liée au décompte des voix en Floride pour départager, en 2000, Georges Bush et Al Gore- les tribulations électorales « tropicales » ne s'observent aucunement. Pas seulement parce que là, l'on a atteint un certain niveau de maturité démocratique mais aussi et surtout parce que l'on a su se doter d'une technologie électorale ultra moderne : fichier électoral informatisé avec des données biométriques, vote électronique, décompte électronique, … Dans ces conditions, que contester et quelle crise ne peut-on pas éviter ? Si les Tics ont pu produire des miracles ailleurs, pourquoi pas en Afrique ? Ici il se pose sans doute -au-delà de la mauvaise foi de certains dirigeants allergiques à la transparence- un problème de niveau de développement général. Les Tics ont un coût. L'emploi généralisé des technologies nouvelles dans des élections nationales suppose : le développement de la téléphonie et la disponibilité de l'énergie électrique sur l'ensemble du territoire du pays, l'acquisition en quantité suffisante des matériels de communications adéquats – micro-ordinateurs et accessoires, appareils téléphoniques, …. Et après avoir réuni les moyens matériels et techniques pour introduire les Tics dans les élections africaines, il faut aussi penser à former en conséquence les personnes chargées de manipuler ces technologies. Le tout n'est donc pas de disposer de moyens matériels ; il faut aussi des ressources humaines. L'on se souvient qu'en 2001 une malencontreuse erreur de manipulation d'ordinateur a failli remettre en cause tout le processus électoral qui devait désigner le président de la République du Bénin. Cette erreur a perturbé tout le système au point d'attribuer des scores non conformes aux candidats. Cela a provoqué un branle bas général avec de sérieuses levées de bouclier. La sérénité n'était revenue qu'une fois l'erreur corrigée. Mais Dieu sait que le pis a été frôlé.</p> <p class="spip">Tout compte fait l'utilisation des Tics dans les élections nécessite beaucoup de moyens. Aujourd'hui l'Afrique est-t-elle capable de se les offrir ? Pas sûr. Aussi a-t-elle besoin de l'aide des Etats développés pour parfaire son système électoral. Cette aide est d'autant plus nécessaire que ces Etats ont, en la matière, une expertise certaine. Et il serait plus aisé pour eux de partager leur technologie que de devoir éteindre des foyers de tension, gérer des camps de réfugiés, arbitrer des pourparlers de sortie de crise.</p> <p class="spip">Seulement même quand les moyens seraient disponibles, ils ne constitueraient pas en eux-mêmes une panacée. Encore faudra-t-il que leur utilisation soit entourée de garantie suffisante. Car les Tics, en définitive sont des auberges espagnoles. L'on n'y retrouve que ce qu'on y a mis. Si l'on y introduit des données truquées, l'on n'obtiendra que des résultats truqués. L'indignation des opposants sénégalais consécutivement à la dernière présidentielle qu'a connu le pays illustre fort bien la chose. Ils étaient tous interloqués de constater que leur challenger, le président Wade ait gagné dès le premier tour. Un scénario que peu d'observateurs de la vie politique sénégalaise étaient à mille lieues d'imaginer. Pourtant les Tics ont été abondamment utilisés dans ces élections. L'on disposait d'un fichier électoral informatisé. En définitive il a été reproché à ces opposants d'avoir manqué de vigilance au moment de la confection de cette liste. C'est dire qu'en plus des moyens financier, technologique, matériel et humain il faut une dose acceptable de bonne foi de la part des uns et des autres. Et s'il est vrai que la bonne foi est la chose la plus rare en politique ; alors il n'y a plus qu'à recommander la vigilance de la part des uns et des autres. Cela est d'autant plus important que si la tendance à truquer les données électroniques se développait il ne sera presque plus possible d'assurer la transparence des scrutins. Dans ces conditions l'on se retrouverait dans le schéma : fraudes, contestations, manifestations, représailles, déplacés, réfugiés,…Et du coup c'est l'utilité des Tics dans l'organisation des élections qui serait remise en cause. Ce serait donc peine perdue. C'est pourquoi il ne serait pas acceptable que l'on introduise les Tics dans l'organisation des élections de façon unilatérale et fantaisiste. Cette opération est en elle-même tout un autre processus auquel tous les acteurs politiques de chaque pays doivent participer.</p> <p class="spip"><strong class="spip">Auteur :</strong> Romaric Lucien BADOUSSI</p> <p class="spip"><i class="spip"> <strong class="spip">Article produit à l'occasion de l'Edition 2008 du Prix IPAO "Sociétés de l'Information"</strong> </i></p></div> L'informatisation du fichier électoral n'est pas une panacée www.haayo.org/L-informatisation-du-fichier.html www.haayo.org/L-informatisation-du-fichier.html 2008-05-19T14:31:50Z text/html fr Judith Articles Elections Les élections en Afrique constituent une activité complexe et délicate. Les élections mal organisées ont été à l'origine de nombre de conflits dont la manifestation la plus récente se déroule au Kenya. Pourtant, l'introduction des TIC dans le processus électoral revendiquée par la classe politique des pays africains étaient censée épargner les nations et les peuples des scènes de violences et des tragédies qui caractérisaient généralement les élections en Afrique. Pourquoi en dépit des efforts consentis à grands frais pour informatiser le fichier électoral dans les pays africains, les élections jugées « propres » par toutes les parties prenantes paraissent toujours comme une ligne d'horizon ? - <a class="www.haayo.org/-Articles-.html" rel="directory">Articles</a> / <a class="www.haayo.org/+-Elections-+.html" rel="tag">Elections</a> <div class='rss_texte'><p class="spip">Incontournables, les TIC sont sollicitées partout. Si le boutiquier du quartier, le transporteur, ou le fermier ne se prive pas d'utiliser les services des TIC pour développer et gérer leurs affaires, la république elle, s'en sert pour consolider les fondements de la démocratie à travers des actions de crédibilisation du processus électoral.</p> <p class="spip">Le processus électoral en Afrique en général et particulièrement au Burkina Faso fait l'objet de polémiques. L'intérêt qu'il suscite est plus ou moins fonction de l'enjeu qu'il représente mais surtout des griefs qu'on lui fait. Ainsi, après une vaste campagne de revendication menée par les partis politiques et les organisations membres de la société civile, le Burkina Faso a consenti à informatiser son fichier électoral. La saisie des listes pour les besoins de l'informatisation a débuté en 2004.</p> <p class="spip">Pour Hubert Kaboré, Directeur de l'informatique et du fichier électoral de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), « l'informatisation du fichier électoral a comme principal avantage l'obtention à terme d'un fichier électoral fiable. Car elle permet de supprimer les inscriptions multiples et d'opérer le traitement des doublons. »</p> <p class="spip"><strong class="spip">Les avantages des TIC dans le processus électoral</strong></p> <p class="spip">Pour s'acquitter de cette tâche hautement stratégique, la CENI du Burkina s'est attachée les services d'un logiciel conçu à cet effet : le Système Informatisé de Gestion du Processus Electoral (SYGAPE). C'est un logiciel hautement sécurisé. Il est fermé et il n'est accessible qu'aux personnes habilitées à accéder aux bases de données et cela pour éviter au mieux la manipulation du fichier électoral par des individus aux intentions malveillantes.</p> <p class="spip">Pour la CENI, le défi de la transparence ne se trouve pas seulement au niveau de l'informatisation du fichier électoral mais plutôt sur tout le processus électoral. C'est-à-dire aussi bien en amont qu'en aval des élections. Mais c'est là que les difficultés apparaissent. Depuis l'informatisation du fichier électoral, le Burkina a déjà organisé trois (3) élections. Il s'agit de la présidentielle de novembre 2005, des municipales de 2006 et les législatives de 2007. Les opérations de vote se déroulent généralement dans 13000 bureaux de vote environ. Pour Hubert Kaboré, « l'idéal serait d'avoir un ordinateur par bureau de vote pour faciliter la collecte, le traitement et l'acheminement des résultats au niveau central. »</p> <p class="spip">Mais malheureusement, on n'en est pas encore là. Parce que l'organisation des élections révèle très souvent des paradoxes et des contrastes. Pendant que la CENI et certains états major de partis politiques nantis ont les yeux rivés sur les écrans de leurs ordinateurs pour le décompte et le traitement des résultats, les scrutateurs de certains bureaux de vote à l'intérieur du pays font des décomptes manuels et mentaux à la lueur des lampes tempêtes juste après l'arrêt des votes. Dans ces conditions où l'énergie électrique n'a pas encore été véritablement « décentralisée » au Burkina, où les ordinateurs demeurent toujours un luxe et où la maîtrise de l'outil informatique est encore hélas réservée à quelques initiées, il est difficile de généraliser l'usage du système informatique en période électorale.</p> <p class="spip"><strong class="spip">Qui peut le plus peut le moins</strong></p> <p class="spip">M. Jean léonard Compaoré, secrétaire national Chargé des grandes consultations électorales du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP parti majoritaire), est convaincu que « l'informatisation est une bonne chose pour le processus électoral. Mais il faut d'abord réussir à surmonter nos handicapes liés a nos pesanteurs structurelles que sont l'analphabétisme entre autres ». En effet, il regrette qu'il y ait des « ministres ou des députés qui ne savent même pas encore mettre en marche un ordinateur ou saisir un texte sur un clavier. » Se désole–t-il !</p> <p class="spip">Cyriaque Paré, Docteur en sciences de l'information et spécialistes des TIC est persuadé quant à lui que « l'informatique est un outil de travail performant mais en amont, il faut disposer des données fiables. Il faut une bonne logistique pour que ce ne soit pas le ventre mou du système. »</p> <p class="spip">Qui peut le plus peut le moins. Dit l'adage. Les TIC à l'image des autres technologies n'ont pas que des avantages. Elles ont aussi leurs faiblesses, leurs revers. Il faut noter que bien que les TIC disposent de système d'application automatisée, l'Homme demeure au centre du processus d'informatisation. « L'informatique n'invente rien. Elle ne retient que ce que les hommes lui auront proposé » affirme Drissa Komo président par intérim du Front des forces sociales (FFS, un parti sankariste de l'opposition). Pour cela, il faut une rigueur dans la procédure de confection ou de révision des listes électorales. A ce propos, Lassina Simporé, citoyen et électeur fait remarquer par un proverbe que « si on dit qu'un document ne ment pas, c'est que ce n'est pas un menteur qui l'aurait conçu ».</p> <p class="spip">En clair, outre la maîtrise des outils informatiques, la fiabilité des listes ou des résultats électoraux est toujours tributaire de la probité morale et du degré de la bonne foi des acteurs.</p> <p class="spip">Il faut noter que les documents de l'état civil exigés aux électeurs sont souvent à l'origine des fraudes électorales. Au Burkina, le livret de famille, l'acte de naissance qui sont des documents sans identifiant visuel (pas de photo) suffisent pour voter. Les risques de fraudes demeureront tant que le processus ne va pas évoluer vers la carte avec photo, voire les cartes d'identité numérisées comme pièce à présenter par chaque électeur avant l'accomplissement de son devoir citoyen. Dans une déclaration datée du 1er mars 2008, le parti de la renaissance nationale (PAREN) propose à cet effet « d'instituer une carte électorale numérisée avec photo, et prise d'empreintes digitales. L'argument est simple. Cette carte électorale contribuera à réduire les possibilités de fraudes. Du reste, c'est sous la facilitation du Burkina qu'une telle carte a été instituée au Togo et le sera bientôt en Cote d'Ivoire. »</p> <p class="spip">A l'analyse, il s'avère évident que pour réussir le pari de la transparence, Il faudrait aussi obtenir l'engagement ferme et sincère des acteurs qui interviennent à tous les niveaux du processus. Si les acteurs ne cultivent pas l'esprit de la transparence, cela pourrait se ressentir dans la conduite du processus électoral et anéantir donc les efforts consentis dans l'informatisation du fichier.</p> <p class="spip">Cette évidence place donc les technologies de l'information et de la communication comme un adjuvent et non la pièce maîtresse de la transparence des élections. C'est dire que la démocratie et l'Etat de droit ne sauraient -par orgueil- se passer de l'action de l'homme sous prétexte que le système informatique est performant.</p> <p class="spip">Tant qu'il n'y aura pas de volonté politique affichée pour combattre l'ignorance et pallier au manque de ressources dans les pays pauvres d'Afrique, l'informatisation seule du fichier électoral ne suffira pas pour garantir des élections transparentes. Elle ne saurait donc être la panacée dans ces conditions.</p> <p class="spip"><strong class="spip">Auteur :</strong> Touwendinda ZONGO</p> <p class="spip"><strong class="spip">Article produit à l'occasion de l'Edition 2008 du Prix IPAO "Sociétés de l'Information"</strong></p></div> Une trithérapie pour la transparence www.haayo.org/Une-tritherapie-pour-la.html www.haayo.org/Une-tritherapie-pour-la.html 2008-05-19T14:28:58Z text/html fr Judith Articles Transparence Elections Burkina Faso Le diagnostic est fait : l'Afrique a mal en ses élections. Si ce n'est le fichier électoral, c'est la carte d'électeur, ou tout simplement les décomptes des voix qui provoquent le malaise. Conséquences, chaque échéance électorale est source d'inquiétudes, sinon qu'elle devient un foyer potentiel de conflit. Le Burkina Faso, pour parer à toute éventualité a misé sur l'informatisation du fichier électoral. Aujourd'hui, le fichier seul ne peut garantir la sérénité du scrutin. C'est pourquoi, l'institution en charge de l'organisation des élections, la CENI, est appelée à appliquer cette trithérapie : combinaison des trois éléments carte d'électeur sécurisée, fichier électoral informatisé et gestion informatisée des résultats du scrutin. - <a class="www.haayo.org/-Articles-.html" rel="directory">Articles</a> / <a class="www.haayo.org/+-Transparence-+.html" rel="tag">Transparence</a>, <a class="www.haayo.org/+-Elections-+.html" rel="tag">Elections</a>, <a class="www.haayo.org/+-Burkina-Faso-+.html" rel="tag">Burkina Faso</a> <div class='rss_texte'><p class="spip">Les élections sur le continent africain jusqu'à présent sont toujours source de tourments. De la fixation de leur échéance jusqu'à leur tenue, que de choc entre les premiers acteurs. Les désaccords demeurent la chose la mieux partagée. Et sur la méthode, et sur les éléments devant permettre la transparence du scrutin. On s'entredéchire, chaque partie prenante pensant détenir la panacée. Ce qui fait dire M. Moussa Michel Tapsoba, Président de la Commission nationale indépendante des élections du Burkina (CENI) que : « Chaque élection est un foyer potentiel de conflit ». Le Burkina n'a certes pas encore connu de crise consécutive à un scrutin. Mais, c'est bien au fait de ce qui s'est passé ailleurs et conscient de l'enjeu que, pour parer à toute éventualité, et éviter le dérapage, le processus électoral est constamment revisité. Le code électoral notamment est souvent retouché après de forts débats contradictoires au sein de la classe politique pour lui apporter les améliorations souhaitées.</p> <p class="spip"><strong class="spip">Un fichier électoral toujours querellé</strong></p> <p class="spip">Le fichier électoral cette « banque des voix » arrivera difficilement à satisfaire tous les compétiteurs aux scrutins. Il est généralement indexé par tous comme étant élément fondateur de la fraude électorale. Voilà pourquoi tous les acteurs en appellent à son informatisation. « La conception d'un fichier électoral informatisé était devenu un enjeu important pour l'organisation des élections libre et transparentes au Burkina. Elle fait parti d'un processus qui a démarré d'abord avec l'adoption du bulletin unique. ». A soutenu Moussa Michel TAPSOBA. La CENI au Burkina Faso s'est engagée dans cette opération qui a connu deux phases. Ainsi que l'explique M. Hubert KABORE, chef du service informatique de cette institution, parlant des listes électorales, « On a d'abord procédé à la saisie des listes, à la correction des erreurs, à la détection et à la suppression des doublons ». Ce travail s'est fait s
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