Gnial, dcidment gnial! Les disques de concertos de Mozart sont si nombreux que le critique est en droit de se demander avec angoisse comment il va pourvoir distinguer et discriminer tout cela.Qu'est ce qui, au fond, diffrencie un disque de concertos par David Fray, Hlne Grimaud, Angela Hewitt ou Christian Zacharias? Eh bien, la musique vient toujours au secours, rsoudre la problmatique simplement. Car l'vidence s'impose d'elle-mme.
Ds les premires notes de ce disque cette vidence saute aux oreilles: l'ambitus dynamique, les proportions piano-orchestre, les phrass, la finesse du toucher (sans le moindre artfact ou effet) tiennent de la perfection. Zacharias, dans des oeuvres de volubilit pianistique (le K. 415 est trs caractristique de ce "premier courant viennois), semble littralement jouer Mozart en apesanteur.
Du coup, un CD aussi limpide pose un autre problme au critique, problme soulev par le pianiste Jonathan Biss dans un rcent article paru dans un quotidien anglais: comment mettre en mots l'vidence musicale? Si je vous dit que Zacharias et ses musiciens "sont sur un nuage", cela fait un peu stupide... Et pourtant, cet affranchissement de la matire, du piano comme instrument percussif, de la partition comme une suite de barres de mesures et de la musique de Mozart comme matire si difficile quilibrer, sont la caractristique et le signe distinctif de cette prouesse absolue.
Chapeau: ce qui se passe ici console de bien des drives de notre univers musical...